lundi 1 mars 2010

St Guinoux.

Une grande partie de ce blog, vous le verrez, sera consacrée à mes vacances dans un petit village de Bretagne du nom de St Guinoux. Mes plus beaux souvenirs sont nés là-bas! Quand je repense aux moments passés dans ce coin de paradis, ce n'est plus de la nostalgie, mais un énorme vide, comme une partie de moi dissimulée là-bas, endormie et qui me revient en rêve, le temps d'une nuit. Une description s'impose me direz-vous? Et bien soit, je me lance.

Entrer dans St Guinoux c'est être aspiré dans un rêve et on ne veut pas se réveiller. Il a une odeur de vacances, de liberté. Tout y est possible. C'est un peu l'Aubagne de Marcel Pagnol! Il n'y a pas grand chose et c'est ce qui fait son charme. Il y'avait la famille, les cousines, les conneries... Une petite épicerie tenue par une marâtre. Elle nous faisait peur, ne souriait jamais. Un "bonjour" de sa bouche était comme une condamnation à mort! Je la comparerais au professeur Rogue avec des cheveux court (oui! c'est tout à fait ça!!!). Elle n'était surement pas si méchante, mais les gens sont si différents au-travers des yeux d'un enfant. Ce qui ne nous empêchait pas de piquer quelques bonbons de temps à autre: des bouteilles de coca, qui vous font grimacer au contacte de votre langue, des sucettes en sifflet qui murmurent un léger wah wah au mouvement du bâton mais qui ne passent pas la journée, gourmandise oblige et les rouleaux de réglisse qu'on aimait dérouler mais qu'on ne mangeait jamais, c'était trop "beurk beurk". A côté un bar/tabac avait pris place. Nos mères nous envoyaient toujours, mes cousines et moi, faire leurs petites emplettes sans aucun état d'âme surtout en ce qui concerne leurs paquets de cigarettes. Mais on ne pouvait rien dire, on était des enfants. Un "non" de notre bouche et c'était tout un cirque. Alors on y allait, un peu agacé mais le sourire aux lèvres car on n'était ensemble et c'est ce qui comptait. "Un paquet de gauloise rouge s'il vous plaît Monsieur", "une cartouche de gauloise blonde ultra légère"... On ne pigeait pas le concept. Pourquoi tant de cigarettes alors que pour le même prix on pouvait avoir des bonbons à foison? Les adultes sont étranges. En contre bas se trouvait la boulangerie. On n'y allait rarement, le pain était livré. A 11h30 tous les jours on pouvait entendre le ronronnement de la camionnette et l'odeur du pain chaud. La boulangère était jolie, un amour impossible... Puis il y'avait l'église et son toit en tuile noire. Impossible à décrire, on n'y entrait jamais. Pourquoi faire? Le cimetière était plus attirant. On y voyait de tout, des joies, des misères et du temps passé.

Enfin viennent les voisins. Il y'avait de tout, des jeunes, des vieux, des beaux, des laids, des gentils et des méchants. Tout d'abord les Endormis (leur nom leur allait si bien). Toujours un mot méchant lorsque l'on passait devant et pourquoi? Bon on escagassait un petit peu leurs enfants mais c'était pas notre faute, leur tête était faite pour! Deux maisons plus loin la jeune Fanny, tête de turc du quartier. La modestie elle ne connaissait pas, elle se croyait jolie mais elle ne l'était pas. Les Beloeil étaient en face, Damien, Cédric, Yannick dans l'ordre décroissant, un bon trio un peu trop sage. A côté je ne sais pas qui il y avait. Je ne voit que le chien et ses énormes dents. Je changeais de trottoir quand je passais devant. Un monstre de cauchemar, un cerbère pour un enfant. Puis viennent les Bertrand. Jeannot était le père, petite tête vide de dent, et dix cheveux en guise de couvre chef. Annick était la mère. Femme forte et grosse voix, charmante en tout cas. Puis viennent les enfants, camarades de facétie. Stéphanie, la plus jeune et amour de vacances, Sylvain toujours souriant et ayant toujours une connerie sous le bras et Jean Marc l'ainé mais loin d'être le plus sage. Leur soeur me faisait peur, Carinne je crois. Jeune fille trisomique amoureuse des lunettes. Elle appelait ça "dédé" je crois et piquait une vraie crise quand elle n'en avait pas. Elle était adorable mais je l'ai déjà dit, les gens sont différents dans les yeux d'un enfant. Enfin il y'a nous, famille à part, démons du village. Lénaïck, forte pour les bêtises mais pas la plus douée, Julie, petite rigolote mais très susceptible et David, le petit dernier et souffre douleur de la famille! (Ben fallait bien que quelqu'un prenne quand on faisait des bêtises). Voilà le petit village où j'aimais me réfugier, oublier tout ce qui me tourmentait, vivre une vie de gamin, vivre, vivre, vivre...

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