samedi 6 mars 2010

Pensée du soir

"Quoi que je fasse, où que je sois, rien ne t'efface: je pense à toi..."

Calvin et Hobbes


Juste pour le plaisir...

mardi 2 mars 2010

Kévin et le Cerbère

C'est fou les dimensions que peuvent prendre les choses quand on est un enfant. Une petite araignée, c'est une Chimère pour nous, une simple poule devient une Harpie et un gros chien... Il y'avait dans ce village la petite Charlotte, qui était plus qu'une chienne, un humain miniature; le collet des voisins (je ne sais plus son nom), qu'on pouvait taquiner, tirer sur ses oreilles, il ne disait jamais rien, souriait à sa façon; et puis il y'avait "lui". Il était plus effrayant que le "monstre" de sous mon lit, plus monstrueux que la "bête" de dans mon placard et plus abominable que le "monstre" des toilettes! C'était le "Cerbère"! Il avait les yeux gros comme des ballons sauteurs, des dents aiguisés et longues comme des sabres ninja et il faisait un bruit pareil à celui d'un dragon: c'était le chien du bout de la rue! On ne pouvait pas y échapper, on devait passer devant, c'était le seul chemin pour aller faire les courses. Chaque fois que je passais devant je changeais de trottoir. Bien sûr je n'avais pas peur, du moins je le faisais croire car tout au fond de moi passer par ce chemin c'était comme emprunter le "chemin des damnés". Je ne le regardais pas et bouchais mes oreilles. Il y'avait un grillage mais tellement ridicule à côté du colosse qu'il ne suffisait pas à calmer ma détresse. Et mon plus grand cauchemar devint réalité. Comme à son habitude ma mère m'a demandé d'aller lui acheter un paquet de cigarette. Elle avait bien sûr essayé d'arrêter au moins 59 fois en une année seulement. Mais elle devait flipper de chopper des caries et préférait fumer que de se mettre aux bonbons. Je marchai tout content sur mon petit trottoir quand, une boule au ventre, je m'arrêtai soudain. L'antre de ce monstre n'était pas fermé. Que devais-je faire, il fallait bien passer. Je baissai la tête et, plein de courage et de hardiesse, marchai droit devant moi et passai la maison. Ce fut un soulagement mais de courte durée quand j'entendis derrière le Cerbère affamé. Ne pouvant reculer je me mis à hurler et de toutes mes forces je me mis à courir. (heureusement pour moi j'avais mis mais baskets, celles avec les scratchs jaune qui courent vite!). Le Cerbère enragé engagea la poursuite avec un aboiement à faire trembler Paris. Ce fut un court moment mais parut sur l'instant comme une éternité! Puis le Cerbère s'arrêta, appelé par son maître. Hadès, étrangement, m'avait sauvé la vie.
C'est marrant car ce chien avec mes yeux d'adulte n'avait en fait rien d'un Cerbère. C'était un magnifique Berger Allemand qui avait seulement de la voix. A cet âge là on naïf, peureux... Comme tout est différent dans les yeux d'un enfant...

lundi 1 mars 2010

l'amour

"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue;
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler;
Je sentis tout mon corps, et transir et brûler."
(Phèdre de Racine, Acte 1 scène 3).

C'est un sentiment étrange que celui de l'amour. On perd tous ces repaires, ce qu'on croyait acquis. La vie change de couleur, elle devient plus goûteuse. On a peur de l'inconnu mais on est attiré par lui. "Où je vais? Qu'est-ce que je fais?" autant de questions qui se bousculent dans notre tête. Oui ça nous fait peur car on ne comprend pas les raisons, les "pourquoi" qui nous mettent dans cet état, "il est comme le vent, on ne sait pas d'où il vient". Mais on est tellement bien qu'on en oublierait tout. Il faut juste fermer les yeux, se laisser guider par ce sentiment mystérieux. Pourquoi avoir peur quand la seule chose que l'on risque c'est d'être heureux? Ne pensons plus et lançons-nous! L'amour est fou, nous le savons, mais peut'être n'a-t'il de raisonnable que sa folie...

Pensée du jour

"Il est plus facile d'écrire sur l'amour sans l'avoir connu, car dans nos mots transpire encore l'innocence d'un idéal jamais déçu."

Maman

Une femme, un homme, une histoire... Un amour passionné à fait naître un bébé. Il était là, tu l'aimais. Tu te noyais dans son regard, son sourire te transportait. Tu étais jeunes et lui aussi. j'étais votre plus grande joie, la plus belle merveille du monde. Il m'aimait, s'occupait de moi, était le plus beau de tous les papas! Mais chaque vie à son malheur. Il est partie tu est restée et j'étais l'héritage qu'il t'avait laissé. Ce même regard, ce même sourire. Quand tu me regardais tu le voyais, lui. La vie d'une mère seule est loin d'être facile. Il faut aimer pour deux et continuer à vivre. C'est ton amour pour moi qui a fait toute ta force. Tu étais toujours là à me réconforter quand j'avais peur le soir en allant me coucher. Une complicité s'est alors installée. Plus qu'une mère et un fils, on était des amis. On a tout partagé, moments de doute ou de faiblesse et on s'est relevé, toujours présent l'un pour l'autre. Aujourd'hui j'ai grandi, nos chemins se séparent. Tu t'en vas loin d'ici en prenant avec toi une partie de moi, des souvenirs tendres, des moments de bonheur, et je garde avec moi un cadeau plus précieux: un regard, un sourire que tu aimais tant, héritage de mon père qui me manque tellement...

"Le malade imaginaire"

Argan n'a qu'à bien se tenir! En terme de malade imaginaire je le surpasse.

Acte 1:

Un dimanche matin, le soleil pointe son nez, il est 8h et tout le monde dors à point fermé. Le petit Kévin comme chaque week end, dors près de sa maman dans son lit protecteur où monstres et cauchemars n'osent y mettre la patte. Il se réveille alors un peu contrarié:

Kévin: Maman réveille-toi! Dis est-ce que tu dors?
Maman: Chéri il est très tôt... Tu dois dormir encore.
Kévin: Maman réveille-toi, j'ai bobo dans ma gorge!
Maman: Tu as surement mangé un peu trop de sucre d'orge.
Kévin: Maman je rigole pas y'a quelqu'chose de coincé!
Maman: Si c'est vraiment le cas je vais appeler les pompiers!
Kévin: Promis c'est vrai de vrai!
Maman: Alors je vais appeler.

Quelques minutes s'écoulent et les pompiers arrivent:

Pompier: Bonjour mon petit gars, dis-moi ce qui se passe.
Kévin: Y'a quelqu'chose dans ma gorge, on dirait qu'ça s'déplace.
Pompier: Ça ne m'a pas l'air bien grave mais on va l'emmener.
Vous avez un véhicule pour vous déplacer?
Maman: Ma voiture est ici, mais elle ne marche plus.
Je vais venir avec vous et rentrerais en bus.

Acte 2:

Kévin et sa maman arrivent à l'hôpital. Le médecin les reçoit et annonce la nouvelle:

Médecin: Bien, votre enfant n'a rien, ne vous inquiétez pas.
Juste un chat dans la gorge, ce n'est pas plus grave que ça.
Maman: Enfin vous plaisantez, ça n'avait pas l'air bon!
Kévin: Mais si maman, ça va! On rentre à la maison?
Maman: Non mais tu te fous de moi!!! Dis-moi que ce n'est pas vrai!!!
Ben puisque c'est comme ça on va rentrer à pied!!!

Acte 3:

Sept kilomètres à pied ça use les souliers! Kévin et sa maman retournent à la maison et c'est à coup de pied qu'elle le fait avancer:

Kévin: Maman j'suis désolé, je croyais qu'c'était grave.
Maman: Je ne veux pas t'entendre! Ferme-la, tu me gaves!!!
Kévin: Maman j'ai mal au pied! Est-ce qu'on peut s'arrêter?
Maman: Il n'en est pas question! t'avances et tu tais!!!

Et sur ces belles paroles Kévin s'en est rentré et passa son dimanche enfermé dans sa chambre.

St Guinoux.

Une grande partie de ce blog, vous le verrez, sera consacrée à mes vacances dans un petit village de Bretagne du nom de St Guinoux. Mes plus beaux souvenirs sont nés là-bas! Quand je repense aux moments passés dans ce coin de paradis, ce n'est plus de la nostalgie, mais un énorme vide, comme une partie de moi dissimulée là-bas, endormie et qui me revient en rêve, le temps d'une nuit. Une description s'impose me direz-vous? Et bien soit, je me lance.

Entrer dans St Guinoux c'est être aspiré dans un rêve et on ne veut pas se réveiller. Il a une odeur de vacances, de liberté. Tout y est possible. C'est un peu l'Aubagne de Marcel Pagnol! Il n'y a pas grand chose et c'est ce qui fait son charme. Il y'avait la famille, les cousines, les conneries... Une petite épicerie tenue par une marâtre. Elle nous faisait peur, ne souriait jamais. Un "bonjour" de sa bouche était comme une condamnation à mort! Je la comparerais au professeur Rogue avec des cheveux court (oui! c'est tout à fait ça!!!). Elle n'était surement pas si méchante, mais les gens sont si différents au-travers des yeux d'un enfant. Ce qui ne nous empêchait pas de piquer quelques bonbons de temps à autre: des bouteilles de coca, qui vous font grimacer au contacte de votre langue, des sucettes en sifflet qui murmurent un léger wah wah au mouvement du bâton mais qui ne passent pas la journée, gourmandise oblige et les rouleaux de réglisse qu'on aimait dérouler mais qu'on ne mangeait jamais, c'était trop "beurk beurk". A côté un bar/tabac avait pris place. Nos mères nous envoyaient toujours, mes cousines et moi, faire leurs petites emplettes sans aucun état d'âme surtout en ce qui concerne leurs paquets de cigarettes. Mais on ne pouvait rien dire, on était des enfants. Un "non" de notre bouche et c'était tout un cirque. Alors on y allait, un peu agacé mais le sourire aux lèvres car on n'était ensemble et c'est ce qui comptait. "Un paquet de gauloise rouge s'il vous plaît Monsieur", "une cartouche de gauloise blonde ultra légère"... On ne pigeait pas le concept. Pourquoi tant de cigarettes alors que pour le même prix on pouvait avoir des bonbons à foison? Les adultes sont étranges. En contre bas se trouvait la boulangerie. On n'y allait rarement, le pain était livré. A 11h30 tous les jours on pouvait entendre le ronronnement de la camionnette et l'odeur du pain chaud. La boulangère était jolie, un amour impossible... Puis il y'avait l'église et son toit en tuile noire. Impossible à décrire, on n'y entrait jamais. Pourquoi faire? Le cimetière était plus attirant. On y voyait de tout, des joies, des misères et du temps passé.

Enfin viennent les voisins. Il y'avait de tout, des jeunes, des vieux, des beaux, des laids, des gentils et des méchants. Tout d'abord les Endormis (leur nom leur allait si bien). Toujours un mot méchant lorsque l'on passait devant et pourquoi? Bon on escagassait un petit peu leurs enfants mais c'était pas notre faute, leur tête était faite pour! Deux maisons plus loin la jeune Fanny, tête de turc du quartier. La modestie elle ne connaissait pas, elle se croyait jolie mais elle ne l'était pas. Les Beloeil étaient en face, Damien, Cédric, Yannick dans l'ordre décroissant, un bon trio un peu trop sage. A côté je ne sais pas qui il y avait. Je ne voit que le chien et ses énormes dents. Je changeais de trottoir quand je passais devant. Un monstre de cauchemar, un cerbère pour un enfant. Puis viennent les Bertrand. Jeannot était le père, petite tête vide de dent, et dix cheveux en guise de couvre chef. Annick était la mère. Femme forte et grosse voix, charmante en tout cas. Puis viennent les enfants, camarades de facétie. Stéphanie, la plus jeune et amour de vacances, Sylvain toujours souriant et ayant toujours une connerie sous le bras et Jean Marc l'ainé mais loin d'être le plus sage. Leur soeur me faisait peur, Carinne je crois. Jeune fille trisomique amoureuse des lunettes. Elle appelait ça "dédé" je crois et piquait une vraie crise quand elle n'en avait pas. Elle était adorable mais je l'ai déjà dit, les gens sont différents dans les yeux d'un enfant. Enfin il y'a nous, famille à part, démons du village. Lénaïck, forte pour les bêtises mais pas la plus douée, Julie, petite rigolote mais très susceptible et David, le petit dernier et souffre douleur de la famille! (Ben fallait bien que quelqu'un prenne quand on faisait des bêtises). Voilà le petit village où j'aimais me réfugier, oublier tout ce qui me tourmentait, vivre une vie de gamin, vivre, vivre, vivre...

Cascadeur en couche culotte.

Qui a toujours voulu sauter d'une voiture en marche? Personne bien sûr. Et bien si... Laissez-moi vous conter l'histoire de l'insouciant petit Kévin. (Eh c'est moi!).

Une journée normale venait de commencer.
Réveil à 5h16 à cause d'un lit mouillé,
Premières nuits sans couche et tant de draps lavés!
Kévin avait 3ans et les fesses trempées.

Après une bonne douche et un lit tout refait,
Un verre de jus d'orange, des miel pops dans un bol,
Il était temps pour Kévin d'aller à l'école.

Il s'en va somnolant et les lacets défaits
Un sac Pif et Hercule accroché sur le dos
Avec pour seul contenu un paquet de chocos.

Il monte dans la voiture et s'installe à l'arrière,
Ne met pas sa ceinture car peu de route à faire.
La voiture est en marche et roule lentement
Quand la mère, dans l'rétro voit un objet roulant.

Elle s'arrête brusquement et regarde à l'arrière
La banquette était vide et la portière ouverte.
Kévin un peu avant à dû perdre la tête
Et sur au-moins sept mètres avait roulé par terre.

La maman affolée se rue vers son enfant,
Il lui manque une dent et saigne un peu du nez.
Kévin une fois rentré s'élance dans sa chambre
Prend sa dent dans ses mains, la met sous l'oreillé.

Bilan de la journée: visite chez le docteur,
Et un bobo au nez à jouer le cascadeur.
Kévin prend son doudou et s'allonge dans son lit,
Attendant la venue de la petite souris.




Bizarre, moi? Naaaaaan....

"Vous dites bizarre? Comme c'est bizarre". Des évènements ou situations peu commune, voilà qui est commun à toute personne. Cependant certaines en vivent plus que d'autres. Tous les évènements racontés ici sont heureusement ou malheureusement tous vrais. Le titre de ce blog aurait pu être: "1985: un boulet est né". Et oui, il en faut. Mais comme ce monde serait fade, lancinant et terne si nous n'existions pas!

J'arrive et tu t'en vas.

Année 1985: un fils est né, un père est décédé...
Une inspiration, un cri, des sourires et quatre yeux pleins d'amour au-dessus de sa tête. Leur premier enfant, leur premières peurs mais tellement de joie à partager ensemble.
Une voiture, un pont, Bacchus au volant et Dionysos à ses côtés, un accident, un départ.
Une inspiration, un cri, des larmes, une mère effondrée et un fils abandonné.
Année 1985: un fils est né, un père est décédé...

Le pourquoi.

Mémoire défaillante, nostalgie de mon enfance, je ne sais ce qui me pousse à créer ce blog. Les évènements s'enchaînent, s'entassent dans notre mémoire; les souvenirs se succèdent, bon ou mauvais, et certains disparaissent pour laisser place à d'autres souvenirs qui disparaîtront à leur tour, éphémères, mais laisseront malgré tout une empreinte de leur passage, un nom sans visage, une odeur, un murmure, un pincement dans notre coeur...

1985...

...Décollage de la navette Discovery,
Disparition du Rainbow Warrior en Nouvelle-Zélande,
Création du premier "Resto du Coeur" par Coluche,
Premier tirage du loto sportif...
...Et naissance d'un enfant...